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Conseil d’entretien

    L’arrosage des bonsaïs

    Les apports en eau sont, après l’exposition lumineuse, la clé de la réussite dans l’art du bonsaï.

    Les pots sont petits et retiennent peu d’eau à chaque arrosage, ce qui rend les bonsaïs très dépendants ! Vous devez vérifier chaque jour l’état du sol… Dans ce domaine, la discipline est de rigueur…

    Comment faut-il arroser ?

    Il ne faut pas arroser par bain. Cette méthode ne pourrait se justifier que par temps très chaud, quand l’autonomie du bonsaï ne permet même pas une journée d’absence.

    Le mieux est d’arroser le sol plusieurs fois, de façon à être certain que toute la motte a reçu de l’eau. Attention : le fait que quelques gouttes ont coulé sous le pot ne prouve pas toujours que l’arrosage est suffisant.

    A quelle fréquence faut-il arroser ?

    Les besoins en eau dépendent de la température, du taux d’humidité, de la nature du sol, de la luminosité et de la croissance de l’arbre.

    Il est donc impossible de planifier l’arrosage… Surveiller quotidiennement l’état du sol est le seul moyen d’apporter l’eau à bon escient.

    Laissez sécher au moins la surface du sol. Selon l’espèce et la profondeur du pot, laissez sécher davantage puis arrosez copieusement.

    Avec quelle eau arroser ?

    Attention à deux sources de problèmes dans l’eau de conduite : le chlore et le calcaire.

    • le calcaire, en s’accumulant dans le sol, finira par provoquer l’apparition de carences en bloquant certaines assimilations.
    • le chlore est dangeureux pour les racines ! Très volatile, il disparaît rapidement quand on laisse reposer l’eau pour la mettre à température.

    Pour ne pas avoir ces problèmes, vous pouvez :

    • récupérer de l’eau de pluie,
    • utiliser une eau minérale d’origine volcanique – comme Volvic,
    • filtrer l’eau de conduite avec un système de type Brita.

    N’utilisez pas d’eau adoucie avec un système à résines régénérables – système dans lequel vous devez mettre régulièrement du sel.

    Que faire en cas de pluie ?

    En hiver :

    Attention, pendant cette saison, les extérieurs sont en repos et leurs besoins en eau sont très faibles. S’il pleut trop souvent ou longtemps, ils ne peuvent sécher et leurs racines risquent de pourrir. Le pire est que vous ne vous en rendrez compte que trop tard, au printemps !

    En été :

    Méfiez-vous des petites pluies qui mouillent superficiellement sans arroser vraiment… Même après une averse, grattez la surface du sol pour voir si vos bonsaïs n’ont pas besoin d’eau.

    Vous devez rester maître de l’arrosage. Ne faites jamais confiance à la pluie…

    Que faut-il penser des arrosages automatiques ?

    Le problème des systèmes automatiques, c’est qu’ils sont automatiques… Les mésaventures dues à l’arrosage automatique sont légion. Les goutte à goutte avec programmateur arrosent en fonction de leur programme des arbres qui n’ont pas besoin d’eau, et laissent se déshydrater les petits pots par temps de canicule parce que ce n’est pas l’heure d’arroser !

    Pour bien faire, il faudrait un système qui teste l’humidité dans chaque pot (une sonde par pot) et qui peut arroser ou non en fonction de cet examen (une électrovanne par pot). Ce système coûterait une fortune et serait encore dépendant des coupures d’eau ou de courant. Quant aux systèmes à mèche, ils ont tendance à se désamorcer.

    Bref, le Bonsaï et l’absence sont incompatibles. Quand vous partez, confiez-les à quelqu’un de compétent.

    Eclairage horticole

    Sous nos latitudes, les jours d’hiver sont courts et de mauvaise qualité.

    Pour des arbres d’origine tropicale ou subtropicale, la luminosité disponible dans un appartement ou une maison est insuffisante pendant plusieurs mois. Même si l’exposition est bonne et si le bonsaï est collé à la fenêtre, l’ensoleillement est incomparable avec celui dont disposerait cet arbre en plein air dans son milieu d’origine…

    Il est possible d’allonger la longueur du jour et d’améliorer l’éclairement en plaçant au-dessus du bonsaï une AMPOULE HORTICOLE.

    Grâce à ces ampoules, la santé de vos bonsaïs d’intérieur sera nettement meilleure pendant la mauvaise saison. N’oubliez pas que la photosynthèse est indispensable à la vie de tous les végétaux !

    Qualités d’une ampoule horticole

    Une ampoule horticole :

    • ne doit pas trop chauffer, (pas de spot à incandescence)
    • consommer peu d’énergie
    • émettre des radiations favorisant la photosynthèse.

    Evitez les ampoules qui chauffent ou qui consomment beaucoup, ou encore qui rayonnent essentiellement dans le jaune orangé ( 2700 °K, température de la flamme d’une bougie ) ce qui est sans efficacité pour la photosynthèse.

    Choisir une ampoule de « compensation » ou de « remplacement » ?

    Si vous disposez d’une bonne exposition – pas de vis à vis, étage élevé, plein sud, grande baie vitrée- une ampoule dite de « compensation » suffit. Le bonsaï doit rester collé à la fenêtre et bénéficier de l’ampoule au moins 12 h par jour pendant la mauvaise saison.

    Si l’exposition est insuffisante – double vitrage, plein nord, vue sur cours d’immeuble – envisagez plutôt une ampoule de « remplacement ». Il est alors possible de placer l’arbre n’importe où dans la maison ou l’appartement, l’ampoule constituant sa seule source de lumière.

    Dans tous les cas, utilisez un programmateur pour ne pas oublier d’allumer, et pour créer des périodes d’éclairement régulières.

    Les substrats pour bonsaï

    Que faut-il penser du « terreau pour bonsaï » ?

    Tous les végétaux ne vivent pas dans le même milieu ni dans le même sol. Certains aiment les terres argilo-calcaires, d’autres des sols acides…

    Les arbres élevés comme des bonsaïs sont d’espèces très variées et nécessitent des sols très variés. C’est pourquoi il ne peut exister un « terreau pour bonsaï » !

    Utilisez plutôt des mélanges dont la richesse et le pH sont adaptés aux arbres que vous élevez.

    Qualités indispensables du sol pour les bonsaïs

    Le pot d’un bonsaï est très petit. Les racines ne peuvent se développer correctement si le sol est de mauvaise qualité.

    Le plus important, sont ses qualités d’aération et de drainage.

    Même après un arrosage copieux, le sol doit contenir de l’air pour permettre aux racines de respirer. D’autre part, l’eau que la terre ne peut retenir doit pouvoir s’échapper librement.

    Tout ceci n’est possible que si le substrat a une granulométrie suffisante. Ses éléments ne doivent pas être inférieurs à un millimètre de « diamètre ».

    Les engrais pour bonsaï

    Quand faut-il nourrir les extérieurs ?

    Les bonsaïs d’extérieur subissent les saisons, et donc les suivent.

    Apportez de l’engrais au printemps, une fois que les feuilles ou les aiguilles sont formées pour éviter les feuilles et les aiguilles géantes.

    Apportez-en également en automne pour préparer la résistance au froid et le repos hivernal.

    Certains amateurs ne donnent pas d’engrais aux extérieurs pendant l’été. L’ARBRE DE VIE vous conseille de donner de l’engrais si les arbres poussent, même en juillet et août.

    Quand faut-il nourrir les intérieurs ?

    A l’intérieur, le « climat » est assez artificiel : température quasi constante, manque de circulation d’air, hygrométrie faible…

    C’est pourquoi les bonsaïs élevés à l’intérieur ne suivent pas les saisons. Ils peuvent pousser vigoureusement en hiver puis dormir au printemps.

    Pour obtenir de bons résultats, apportez de l’engrais quand les arbres poussent quelle que soit la saison, puis respectez leur repos.

    Engrais minéral ou engrais organique ?

    Les engrais minéraux ou « chimiques » sont rapidement assimilables mais aussi rapidement lessivés par les arrosages fréquents que nécessitent les bonsaïs. Les apports doivent donc être très réguliers pour éviter les carences et l’arrêt de la végétation.

    Les engrais organiques sont lents d’assimilation. En fait ils nourrissent plutôt le sol. Mais ils sont peu lessivables et restent longtemps à disposition. De plus, ils sont beaucoup plus riches chimiquement car provenant de matière vivante. Ils sont donc très supérieurs aux engrais minéraux.

    Il existe aussi des organo-minéraux à mi chemin entre les deux types d’engrais exposés ci-dessus.

    Quand faut-il apporter des oligo-éléments ?

    Si vous donnez des engrais organiques, et si vous arrosez avec des eaux non ou très peu calcaires, il est en général inutiles d’apporter des oligo-éléments.

    • Si vous nourrissez avec des engrais chimiques, il est indispensable de donner des oligo-éléments (ELF7) et du magnésium (ELF5).
    • Si votre eau est calcaire, apportez régulièrement du fer (ELF6) de façon préventive.

    Les différentes tailles des bonsaïs

    La taille de structure

    Il s’agit de définir – voire de modifier – l’architecture du bonsaï. Vous serez peut-être ammené à tailler ou éliminer des branches importantes.

    Notez qu’un bonsaï déjà « établi » demande des tailles de structure régulières pour redéfinir une silhouette que l’alternance des pousses et des tailles d’entretien a tendance à rendre floue…

    La taille d’entretien

    Il s’agit d’une taille permettant d’entretenir la sihouette du bonsaï. Vous ne taillerez alors que des jeunes pousses, soit pour les raccourcir, soit pour les éliminer.

    Attention ! Il ne s’agit pas de couper « tout ce qui dépasse » de la silhouette du bonsaï. Dans un premier temps, les nouvelles pousses doivent pousser afin de forcir. Ensuite, taillez-les à 1 ou 2 yeux. Choisissez en fonction de la direction que vous désirez pour la prochaine repousse.

    Si tout ceci vous parait confus, passez nous voir.

    Quelle différence entre une pince incurvée et une pince concave ?

    La pince incurvée permet de couper au ras du tronc ou de la branche, tandis que la pince concave creuse en coupant.

    Dans le premier cas, le cal de cicatrisation fera une épaisseur sur le tronc. Dans le second, la cicatrisation emplira la cavité creusée par la pince et la coupe sera moins visible.

    Pour éliminer une branche sur le tronc ou ramification sur une grosse branche, le meilleur choix est la pince concave. Pour des ramifications plus fines, utilisez la pince incurvée.

    Il existe aussi une pince mixte – à la fois concave et incurvée.

    Le mastic en pâte

    Ce mastic reste malléable et peut être enlevé quand la cicatrisation est terminée.

    Pour le poser, mouillez bien vos doigts. Formez une boulette de mastic, appliquez-la au centre de la plaie et repoussez vers les bords. Toute la surface à vif doit être recouverte.

    Le rempotage

    ATTENTION :

    • De toutes les interventions techniques sur le bonsaï, le rempotage est la plus dangereuse.
    • La terre sera changée et les racines taillées, ce qui est assez stressant même sur un arbre en bonne santé. Certaines espèces réagissent d’ailleurs assez négativement au rempotage. C’est pourquoi L’ARBRE DE VIE vous conseille de rempoter à la saison la plus favorable des arbres capables de supporter cette intervention.
    • Hors saison, ne rempotez que des arbres dont le pot est cassé ou dont les racines sont tellement abîmées que le rempotage est leur dernière chance…

    Quand faut-il rempoter ?

    Les espèces tropicales et subtropicales préfèrent le printemps, d’avril à juin selon l’espèce. Les extérieurs peuvent être rempotés :

    • au printemps, avant le départ de la végétation.
    • en automne, après l’arrêt de la végétation. Si vous rempotez à l’automne, protégez les arbres rempotés du gel – les nouvelles racines y sont très sensibles.

    Quelle quantité de terre faut-il changer ?

    Dans ce domaine, vous ferez ce que vous pourrez. Mais tenez compte des remarques suivantes :

    • si la terre est malsaine, malodorante – odeur de soufre ou de pourri, changez la en totalité.
    • de même si vous trouvez des larves d’insecte ou des parasites des racines.
    • si la terre paraît saine, vous pouvez en garder une partie.
    • certaines espèces détestent que toute la terre soit changée…

    Quelle quantité de racines faut-il tailler ?

    Cette question est sans réponse définitive. Tout dépend de l’état de la motte.

    • Si vous êtes en présence d’une masse énorme de racines, si elles sont très longues, vous pourrez être amené à en tailler une quantité importante.
    • Si, au contraire, les racines sont peu abondantes, abimées par des arrosages excessifs – par exemple, vous devrez peut-être vous contenter de les épointer…

    Attachez l’arbre au pot !

    Quand vous aurez changé la terre et taillé les racines, l’arbre – qui ne sera pas solidaire de sa nouvelle terre – sera instable. Chaque déplacement – ou coup de vent ou arrosage – le fera bouger, ce qui nuira à l’établissement de nouvelles racines.

    En attachant l’arbre au pot, vous restaurer sa stabilité et facilitez son enracinement. Quelques mois plus tard, il sera possible d’enlever le fil si sa présence est disgracieuse.

    Comment assurer un bon drainage ?

    La plupart des ouvrages expliquent comment favoriser le drainage en créant des strates de terre de granulométrie différentes dans le pot : au fond grosse granulométrie, puis un mélange plus fin, etc.

    Si vous rempotez dans un pot assez profond, tout va bien. Mais dans les pots plats, il est difficile de respecter cette règle.

    Dans tous les cas, il est indispensable d’utiliser un substrat tamisé dont la granulométrie est telle qu’elle assure un bon drainage.

    Faut-il toujours mettre une couche de drainage au fond des pots ?

    Oui, quand c’est possible. Si votre pot est assez profond, c’est facile ! Mais comment faire quand le pot est très plat ?

    Dans tous les cas, le mieux est d’utiliser un substrat dont la granulométrie assure son propre drainage – ce qui est le cas de tous nos mélanges. Ainsi, même quand la profondeur du pot ne permet pas la présence d’une couche de drainage, l’arbre dispose d’un sol bien drainé et aéré.

    Quelles précautions faut-il prendre après un rempotage ?

    Les racines ont été taillées ! L’arbre a donc plus de difficulté à pomper l’eau du sol. Veillez donc à ce qu’il ne soit pas en situation d’avoir de gros besoin en eau.

    • Placez-le dehors à l’ombre plutôt que derrière une vitre au soleil.
    • Méfiez-vous des fortes chaleurs en cas de rempotage tardif.
    • Surveillez le sol pour arroser quand c’est nécessaire,
    • mais surveillez également le feuillage. S’il fane alors que le sol est mouillé – et si vous pensez avoir laissé assez de radicelles – c’est que l’arbre perd plus d’eau par les feuilles qu’il ne peut en assimiler.

    Ligature et haubanage

    Quel est le meilleur moment pour ligaturer ?

    Il est toujours plus facile de poser une ligature quand l’arbre n’a pas de feuilles… Cet argument ne peut s’appliquer aux persistants que s’il est possible de les défolier.

    Quoiqu’il en soit, la meilleure saison pour poser une ligature est l’automne : la croissance est alors très ralentie pendant les mois qui suivent, et il est possible de laisser le fil assez longtemps. Une ligature posée au printemps peut marquer le bois quelques semaines plus tard car le forcissement est très rapide à cette période.

    Bien sûr, certaines espèces à croissance lente ne sont pas concernées par cette remarque.

    Quel est le meilleur moment pour haubaner ?

    Un hauban peut être placé n’importe quand.

    Vaut-il mieux ligaturer ou haubaner ?

    Avec le haubanage, il est impossible de changer la forme d’une branche. Cette technique permet de changer la position d’une branche par rapport au sol, ou par rapport à une autre branche qui sert de support.

    Si vous désirez changer la forme d’une branche – ou du tronc, il faut ligaturer.

    Quel fil faut-il utiliser ?

    Pour du bois jeune et flexible, on utilise en général un fil dont le diamètre est égal au tiers de celui de la branche à ligaturer. Si le bois est vieux et déjà rigide, augmentez le diamètre du fil.

    Un fil trop fin ne peu maintenir le bois dans la position que vous lui donnez. Il est alors possible de doubler le fil, ce qui double la rigidité de la ligature. Veillez à ne pas utilisez un fil trop épais qui pourrait briser la branche.

    Pour haubaner, choisissez un fil assez fin : 1mm, 1,5mm, voire 2mm pour des branches très rigides.

    Tous les bonsaïs doivent-ils être ligaturés ?

    Certains bonsaïs ont été formés exclusivement par la taille. Dans ce cas, ligaturer les branches nouvelles ne serait pas cohérent sur le plan esthétique.

    A l’inverse, quand un arbre a été formé par la ligature, il est indispensable de continuer d’utiliser cette technique pour conserver une silhouette harmonieuse.